• Date : 17/03/2016
• Lieu : EHESS, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris, salle 8

Claudia de Oliveira-Gomes, professeur en CPGE au lycée Lakanal et à Paris XII, spécialiste d'histoire et de poésie politiques archaïques
Qu’est-ce qu’un ciel grec ? Perception et interprétation des phénomènes météorologiques dans la guerre antique.

Le ciel n’est pas le même pour tous. Aristote regroupe dans ses Météorologiques tous les phénomènes sublunaires irréguliers, de la pluie au tremblement de terre. Son ciel, le ciel grec, est un objet d’observations, de théorie des phénomènes atmosphériques et, pour Théophraste, de théorie d’une expérimentation possible. Mais, contemplé, expliqué, il n’est jamais le cadre d’une projection pratique. La bataille terrestre et même navale, pourtant si soumise aux aléas météorologiques, ne fournit que trop peu d’exception à ce cadre intellectuel initial pour parvenir à le modifier. Ainsi le théoricien des meteorologica et le politique restent-ils, dans l’aventure militaire comme ailleurs, disjoints. Le second n’utilise pas le savoir du premier, le premier apprend à renoncer à son emprise sur le déroulement réel des événements humains. Expérience, non expérimentation, compréhension, non utilisation - entre les Grecs et nous, cette différence ne se comble pas.

Compte rendu de la séance du 17 mars 2016 (rédigé par l’auteur)