Compte-rendus de lecture
01/10/2007 Compte-rendu de lecture de : Des nuages – de l’antiquité à nos jours
Evénement proposé pour le réseau par Martine Tabeaud
  • Auteur : Bernard CHAMBAZ (ed. Seuil)
  • Date de parution : 01/01/2006
Description complète :

Le livre commence par étonner : une double page reproduit une photographie noir et blanc Ostende 3 de Paul den Ollander (1978). Un landau au premier plan sur les planches d’une plage… La mer est cachée par les cabines. Le ciel à cirrus à l’arrière plan occupe presque les deux tiers de l’image. Bernard Chambaz justifie ce choix à la page suivante : « on peut prétendre à juste titre que les nuages ont constitué le premier paysage qu’il nous a été donné de percevoir. Du fond d’un landau, nous considérions les formes de matière qui planent tout là-haut, le défilé de légers nuages blancs ou les rouleaux de lourds nuages gris encadrés par le toit de la capote… ».

Des nuages n’est pas un ouvrage savant plutôt un récit de voyage, une aventure en six chapitres relatant la passion tenace d’un historien (Antiquité et Moyen Âge, Renaissance, Siècle des Lumières), d’un voyageur (Nuages français, Nuages d’Extrême Orient) et d’un poète (Nuages singuliers).

Les nuages sont quasi-absents de l’art jusqu’à la Renaissance. Le nuage, un cumulus, apparaît avec le trompe l‘œil peint par Andrea Mantegna pour le plafond de la chambre des Epoux du palais ducal de Mantoue (en 1474). Il se diversifie pendant un siècle avec les peintres italiens (Véronèse, Giorgone, Vinci, Bellini, etc.) qui feront des ciels de leur péninsule les modèles des arrières plans de leurs œuvres. Puis, les prémices du siècle des Lumières commencent à Delft avec Vermeer, pour s’épanouir en Angleterre avec l’Etude de nuage de John Constable, le « grand bonhomme » des nuages qui s’installe à Hampstead plus de cent fois pour peindre le ciel avec le soin d’un météorologiste. Il ouvre la voie à Joseph Malford William Turner dans les brouillards de Chelsea et à Caspar David Friedrich sur le vieux continent.

Des nuages des impressionnistes à ceux qui s’accrochent au Mont Fuji, le signe céleste est un élément cardinal du paysage. Puis vient le « temps des horloges » et parmi les Nuages singuliers demeure lancinant et accusateur le cliché pris par Bernard Waldman avec sa caméra Fastax pointant en direction d'Hiroshima quarante secondes après le largage de Little Boy…
 
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