Compte-rendus de lecture
12/08/2008 Compte-rendu de lecture de : L’événement climatique et ses représentations (XVII-XIXe siècle) – histoire, littérature, musique et peinture
Evénement proposé pour le réseau par Martine Tabeaud
  • Auteur : Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Berchtold et Jean-Paul Sermain
  • Date de parution : 01/03/2007
Description complète :

L’événement climatique et ses représentations (XVII-XIXe siècle) – histoire, littérature, musique et peinture–
Sous la direction de E. Le Roy Ladurie, J. Berchtold, J.P. Sermain L’esprit des Lettres, Desjonquières, 2007, 519 p.


Il s’agit d’un ouvrage collectif volumineux divisé en trois parties : d’abord : climatologie et histoire, puis : climat, orages, tempêtes dans la peinture, la lyrique et la musique, enfin : climat, orages et tempêtes, récits et représentations romanesques. Cinq articles sont consacrés à l’analyse historique des catastrophes, dix sept à la littérature (récits de voyage, poésie, roman, théâtre), quatre à la peinture, un seulement à la musique…

La période étudiée s’explique car le XVIIIe siècle marque un tournant, un « moment charnière où le romantisme perce sous le classicisme » (R. Hartman). « L’approche scientifique du monde » (J. P. Schneider), grâce à la diffusion des connaissances scientifiques et aux récits de voyage, éloigne progressivement de l’interprétation biblique, diluvienne dont témoignent « les ex-votos qui donnent à voir une intervention miraculeuse » (M Delon). En effet la littérature descriptive ou de fiction se nourrit des écrits savants ou de leurs évocations.

Les catastrophes liées au climat sont vécues, endurées, surmontées. Manifestations du désordre et de la remise en cause d’un ordre précaire, elles interrogent sur les rapports entre l’Homme et la Nature L’aléa météorologique traduit à l’extérieur le désordre des sentiments, comme la tempête dans Paul et Virginie (J.M. Racault). « Le XVIIIe siècle a désormais prouvé qu’il faut considérer l’histoire des hommes comme un épiphénomène de l’histoire de la Nature » (M.S. Seguin), il convient donc de se poser des questions sur les réactions des sociétés, et donc du politique, face aux événements extrêmes. Alors, « l’orage, la tempête ou le déluge sont des métaphores privilégiées pour dire le phénomène révolutionnaire » (A. Vasak). Ces excès « peuvent atteindre l’ampleur même du naufrage de l’Ancien Régime » (A. Principato). Dans Poussin, l’orage « imite le désordre de l’Etat » (R. Demoris).

Des idées qui, par ces temps de cyclones en Birmanie, semblent bien contemporaines…

 
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